AdminMalgré son ambition de se qualifier pour l’Europe la saison prochaine, le RC Lens a dû adopter une stratégie de transfert axée sur les ventes en raison de contraintes financières.
Les Sang et Or ont récolté près de 100 M€ grâce aux ventes de joueurs, une décision justifiée par le président du club, Joseph Oughourlian.
Actuellement septième de Ligue 1, Lens lutte toujours pour une place européenne. Cependant, l’été dernier, le club a pris la difficile décision de se séparer de cadres comme Kevin Danso, Abdukodir Khusanov, Brice Samba et David Pereira da Costa.
Ces départs ont rapporté un total de 99 M€. Alors que le club était en pleine ascension depuis son retour dans l’élite en 2021, ce changement soudain interroge.
Dans une interview accordée au Parisien, Joseph Oughourlian a expliqué les difficultés économiques du club, attribuées à des erreurs de gestion financière.
“On n’aurait jamais dû en arriver là, c’est certain. On avait toutes les raisons de mettre de l’argent de côté et de renforcer les fonds propres du club pendant plusieurs années, car le football n’est pas un long fleuve tranquille.
C’est dommage d’avoir gâché cette année de Ligue des champions en ayant essentiellement dépensé tous ces gains économiques en coûts, c’est-à-dire une partie en primes, en bonus pour les joueurs”, a-t-il reconnu.
“En décembre, nous n’avions plus d’argent”
Le président lensois a ensuite détaillé la crise financière traversée par le club et les mesures prises pour y remédier.
“Nous étions dans une situation compliquée à cause d’un dérapage spectaculaire de notre masse salariale – de 19 M€ en 2021-2022 à 41,2 M€ en 2023-2024 – et de deux ventes avortées (Danso à la Roma et El Aynaoui à Monaco) pour 40 M€ cet été.
En décembre, nous n’avions plus d’argent, donc nous avons contracté un prêt auprès d’une banque américaine pour assurer notre liquidité.
Nos actionnaires minoritaires, qui détenaient une dette convertible, ont été sollicités pour convertir leurs créances en actions, ce qui a permis d’injecter près de 11 M€. Cela a renforcé nos fonds propres et réduit l’endettement du club”, a expliqué Oughourlian.
Malgré ces efforts, l’effectif s’est considérablement affaibli en peu de temps. Oughourlian assure que le club est désormais “à l’abri” et qu’il pourra même “éventuellement se renforcer cet été”, mais l’impact de ces changements se fait déjà sentir.
Will Still se concentre sur le présent
Le nouveau coach lensois, Will Still, doit relever un défi de taille pour accrocher le Top 6, d’autant plus que l’OM et l’AS Monaco se sont renforcés cet hiver.
D’abord ébranlé par les départs de Przemysław Frankowski et David Pereira da Costa, Still a désormais choisi de se focaliser sur les joueurs à sa disposition. Jonathan Gradit a insisté sur cet état d’esprit.
“Honnêtement, il n’a pas changé depuis le premier jour. Il y a eu beaucoup de départs, ce qui n’est pas évident, mais il nous a envoyé un message positif après le match contre Nice.
Ce n’était pas virulent, au contraire, il voulait nous encourager. Il a dit la vérité et voulait être positif. Il nous reste 13 matchs pour aller chercher quelque chose de grand, ce qui serait un exploit”, a confié le défenseur français.
Still, qui s’est révélé sur le banc du Stade de Reims, garde une vision optimiste.
“J’ai appris au cours de ma carrière que les meilleurs joueurs vont dans les grands clubs. Il y a de belles personnes dans ce vestiaire et je veux les aider. Ensemble, on peut essayer de recréer une aventure.
Il faut être patient avec les différents profils à faire évoluer. Ce serait dommage de gâcher cette opportunité alors qu’on peut maîtriser notre intensité, notre énergie”, a conclu l’entraîneur belge.
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